Les pissenlits (saison 4)
Reprenons notre classe où nous l’avons laissée. Marion vit sa vie, Lisa cueille des fleurs à la place de pissenlits et Garett n’a vraiment pas le temps de faire votre travail.
Nous avons vu dans le dernier article comme la vision du professeur peut être différente du point de vue de l’enfant.
Aujourd’hui, intéressons nous à Karim. Il vous rapporte tout fier un bouquet de pissenlits avec deux coquelicots.
« Mais Karim, j’avais dit : un bouquet de pissenlits, pourquoi as-tu mis deux coquelicots ?
– Parce qu’un bouquet de pissenlits, c’est moche. Avec deux coquelicots c’est plus joli. Mais j’ai eu du mal à les cueillir, il n’y en avait que là-bas au milieu des ronces. Je me suis tout arraché les genoux. »
Dans l’absolu Karim a raison, un bouquet de pissenlits, c’est moche. Mais conjuguer le verbe chanter au présent ou réciter la table du 7, ce n’est pas très beau non plus. Pourtant vous n’accepteriez pas qu’un élève vous récite la table du 7 avec un ou deux « 8 fois … » dedans pour mettre un peu de variété.
Et là aussi, pour le bouquet de pissenlits, le respect de la consigne était important pour vous .
Une explication
Karim a pris une initiative qui avait du sens pour lui, et certainement dans un autre contexte que celui de la classe, cette initiative aurait été bien accueillie.
Mais dans votre cours, elle n’était pas pertinente tout simplement parce qu’elle ne servait pas votre objectif d’apprentissage.
A vous la main ?
Avez-vous souvenir, vous aussi d’une prise d’initiative malheureuse de la part d’un élève ? Comment avez-vous géré le hiatus entre, d’une part de ne pas blesser ou dévaloriser l’élève en général fier de sa trouvaille, et de l’autre de lui faire comprendre que sa proposition n’était pas une bonne idée ?